L’invasion de l’Ukraine a bien mis en évidence la dépendance de l’Europe à l’égard du gaz importé de Russie. Pour l’UE et les autres pays européens, la principale conséquence sur la politique énergétique sera la priorité encore plus grande accordée au développement des infrastructures renouvelables. Non seulement parce que la plupart des énergies renouvelables sont désormais moins chères que les combustibles fossiles ou l’énergie nucléaire, aussi parce que l’Europe dispose de ressources abondantes. Selon Michael Oblin, responsable de la recherche buy-side obligataire de DPAM (Degroof Petercam Asset Management), l’Europe est capable d’installer suffisamment d’infrastructures renouvelables supplémentaires pour se passer entièrement des importations d’énergie russe. Même si, prévient l’expert, cette ambition se heurtera à plusieurs obstacles : de longs processus de planification et d’autorisation, des goulets d’étranglement dans l’approvisionnement en matières premières, notamment pour le solaire, enfin l’augmentation du coût des matières premières (acier, cellules solaires, etc.).
C’est le « G » d’ESG qui motive les banques mondiales
La gouvernance est de loin le facteur ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) le plus important dans les notations bancaires mondiales, indique Fitch Ratings dans un nouveau rapport où l’on lit que le profil de crédit de Credit Suisse ou de Wells Fargo a été pénalisé par la faiblesse de leur gouvernance. Les questions environnementales, en revanche, n’affectent pas actuellement les notations des banques, observe Fitch. Elles pourraient développer une influence à l’avenir, en particulier pour les banques situées dans des pays dont les plans de transition vers une économie à faible émission de carbone sont plus rapides ou dans des régions plus exposées aux phénomènes météorologiques extrêmes. L’agence s’attend à ce que les banques améliorent leur gestion des risques environnementaux à mesure que les régulateur·rices renforcent la taxonomie, soit le contrôle d’objectifs ESG à respecter.
Les entreprises face à la taxonomie verte
En juin 2020, l’Union européenne a adopté une nouvelle classification des activités économiques afin d’aider les financier·ères à réorienter leurs capitaux vers des activités considérées comme durables, et inciter les entreprises à tendre vers une stratégie plus soutenable. Pour répondre à cet objectif, la plupart des sociétés devront montrer, d’ici à 2024, qu’elles respectent bien chacun des six objectifs environnementaux déterminés par la Commission européenne. Ces objectifs, on les rappelle : atténuation du changement climatique, adaptation au changement climatique, protection de l’eau et des ressources marines, transition vers une économie circulaire, prévention de la pollution de l’environnement, protection de la biodiversité et des écosystèmes.
Pour être considérées comme « alignées », les entreprises devront d’abord indiquer, pour chaque objectif, quelle part de leur chiffre d’affaires, de leurs dépenses d’investissement et de leurs dépenses opérationnelles relève d’une liste d’activités considérées comme « vertes ». Une fois cette tâche réalisée, les sociétés devront ensuite vérifier, sur la base de critères précis détaillés par activité, que ces trois indicateurs sont bien alignés sur ces mêmes objectifs. Les entreprises ont trois ans pour se conformer à ce nouveau règlement. Cette année, elles devront uniquement présenter leur éligibilité aux deux premiers objectifs. Ensuite, elles auront deux ans pour s’assurer leur alignement aux six objectifs.