Va-t-on devoir couper l’électricité en France cet hiver? Si la Russie suspend ses livraisons de gaz vers l’Europe, la question – et la menace se précise –, c’est presque inéluctable. Et pour cause: 7 % du gaz importé en France est transformé en électricité (soit 32,9 TWh en 2021). Et jusqu’à présent, on comptait sur le nucléaire, qui a assuré 69 % de la consommation d’électricité en France en 2021, pour faire face aux pics de consommation hivernaux. Mais aujourd’hui, 32 réacteurs sur 56 sont à l’arrêt dont 12 pour des causes structurelles de corrosion.

Un centre de recherche joue un rôle déterminant

Tous les regards se tournent donc vers les énergies renouvelables: hydraulique, photovoltaïque et éolien. Or la France a déjà atteint sa capacité maximale en installation de barrages. Elle aurait dû miser sur le solaire et sur l’éolien. Elle ne l’a pas fait. Elle est le seul pays européen à n’avoir pas atteint en 2020 son objectif de 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation énergétique, décidé en 2008 lors de l’adoption du paquet énergie-climat par l’Union européenne. Il faut un centre de recherche pour impulser le courant d’air. Le solaire, lui, dispose déjà du sien, l’Ines (Institut national de l’énergie solaire). Pour l’éolien, on pourrait imaginer un CNRE (Centre national de recherche sur l’éolien) qui fédère les recherches sur le sujet. Il existe des centres nationaux de recherche puissants sur les principales énergies (CEA2 pour le nucléaire, Ifpen pour le pétrole).

À quand un CNRE? Il serait la focalisation des forces de R&D françaises sur au moins quatre dimensions à améliorer: la performance (aérodynamisme, réduction des bruits, stockage), la durabilité des systèmes (comportement dans les tempêtes, par exemple), le recyclage et la biodiversité (détection par radar des oiseaux et des chauves-souris). Sans parler de l’éolien en mer (éoliennes posées et éoliennes flottantes) où la France ne brille pas par son avance.

Cerise sur le gâteau, l’on pourrait y inclure un département « intégration dans le paysage »! L’éolien, n’en déplaise à ses irréductibles opposants, n’est pas optionnel. Avec l’IHEST.

 

Pour aller plus loin sur le sujet « Transition et ruptures : La France est-elle prête ? » :

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici