Plébiscité depuis de nombreuses années par les « investisseurs épargnants », l’immobilier « pierre-papier » est aujourd’hui devenu l’un des placements préférés des Français : 7,4 milliards d’euros ont été investis dans les SCPI en 2021. Le montant de la collecte poursuit la progression entamée il y a déjà plusieurs années, elle illustre le succès et l’intérêt portés à cette classe d’actifs qui a connu un rendement de 4,45 % en 2021.

Label ad hoc

Pour accélérer le développement, les sociétés de gestion ont pris ces dernières années le virage de la finance durable grâce notamment au lancement, il y a environ deux ans, du label ISR dans l’immobilier avec de nouveaux critères environnementaux et sociaux. Label complété par Finansol, axé sur l’engagement solidaire, et le statut d’entreprise à mission. Novaxia, pionner de l’ISR immobilier en France, en bénéficie à plein. « Nous répondons à la demande croissante des épargnants pour des placements aux objectifs à la fois éthiques et performants.

Pour preuve, en 2022, notre collecte sur nos trois fonds devrait atteindre le double de notre collecte de 2021 », se félicite Vincent Aurez, directeur de l’innovation, du développement durable et de la communication de Novaxia. Le succès du label ISR est impressionnant. Il représente déjà 44 % de la collecte dans l’immobilier alors qu’il n’existait pas il y a trois ans. Le label solidaire Finansol a vu sa collecte augmenter de 26 % en 2021 et cette progression devrait s’accélérer dans les années à venir. Le statut d’entreprise à mission devrait lui aussi se développer rapidement. Dès lors, les déséquilibres mondiaux, qu’ils soient économiques ou environnementaux, confirment l’importance de la question sociale.

Logements sociaux

Les acteurs de la finance ont un rôle à jouer dans la préservation de l’environnement et l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Les investisseurs comme les gérants l’ont bien compris puisqu’ils plébiscitent les produits labellisés. Cette année, une nouvelle société de gestion, Remake, s’est engouffrée dans la brèche en créant une SCPI nommée Remake Live qui cible les zones en transition, ces périphéries des grandes métropoles en France et Europe sur lesquelles les gérants anticipent une densification future liée à l’expansion naturelle de la ville. Labellisée ISR, cette SCPI va plus loin en participant, à son échelle, au développement équitable des territoires.

Elle consacre 5 à 10 % de la collecte dans des investissements à fort contenu social, par exemple des logements sociaux en partenariat avec des bailleurs sociaux. Cette stratégie est porteuse, assurent les deux cofondateurs de Remake. Ils pensent qu’un effet ciseau est en train de se produire sur certains segments de marché. L’immobilier « prime », celui en hypercentre des métropoles, affiche des valorisations élevées, donc des rendements très faibles. Dans le même temps, les taux d’intérêt ont vigoureusement remonté, ce qui réduit dangereusement la prime de risque de cet immobilier spécifique. « Nous préférons ainsi les segments où les taux de rendement initiaux sont plus élevés, donc hors des hypercentres, sans compromis sur la durée des baux et la qualité des signatures », concluent Nicolas Kert et David Seksig.

Pierre-Jean Lepagnot

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