José Maillet
José Maillet, responsable de Gaïa, l’école de la transition écologique et sociale d’Audencia Business School

Les grandes écoles se lancent dans la formation des experts en transition environnementale.

C’est quoi, Gaïa ?

Le projet Gaïa s’inscrit dans le plan Ecos 2021-2025 d’Audencia. Il a pour objectif de transformer une partie du modèle existant et de faire en sorte de rendre l’école meilleure pour le monde. Il s’agit de former des étudiant·es à l’hybridation des compétences et d’en faire des personnes plus aguerries aux problèmes du xxie siècle. Ce plan se construit en quatre axes, le premier n’est autre que la création de Gaïa, l’école dédiée aux transitions écologiques et sociales.

L’idée est d’utiliser l’agilité de cette nouvelle petite structure qui expérimente et a le droit à l’erreur, pour pouvoir par la suite inoculer dans la grande machine – Audencia – les recettes qui fonctionnent. C’est un laboratoire d’expérimentations, mais avant tout une école avec des programmes qui vont arriver dès septembre 2022, consacrés aux étudiant·es d’Audencia dans un premier temps puis ouvert à l’extérieur par la suite. On parle d’une « école dans l’école », qui s’appuie sur l’histoire, les moyens et la légitimité d’Audiencia.

Le projet Gaïa est-il de devenir une business school pionnière en matière d’enseignements green et RSE ?

Oui. D’abord parce qu’Audencia met depuis 15 ans l’accent sur les thématiques RSE et est une référence sur ces sujets. On se rend compte que, dans ce contexte, les recrutements de professeurs s’opèrent autour de ces compétences. Nous avons donc un vivier en interne qui a poussé pour investir davantage sur les sujets de la transition. C’est là que nous avons peut-être de l’avance sur d’autres écoles où le recrutement n’a jamais été orienté dans ces directions. Deuxième chose : les enjeux de transition que nous portons avec Gaïa vont devenir vitaux très rapidement.

Par exemple, comment gère-t-on, dans un monde qui est en contraction sur les ressources, la croissance économique ou la stabilité d’une économie ? Il devient indispensable pour une école comme Audencia et toutes les autres de se poser ces questions, c’est également une question de survie de long terme. Nous avons une longueur d’avance mais l’ambition, c’est d’embarquer tout le monde dans la dynamique.

Quelle est la nature de votre partenariat avec le think tank The Shift Project ?

Avec The Shift Project, nous avons lancé le projet ClimatSup Business. L’idée est de faire en sorte d’intégrer les grands enjeux du moment dans notre démarche. Le think tank est là pour nous orienter dans une direction qui parvienne à tamponner la décrue sur les énergies, les ressources et la biodiversité. C’est une sorte de prisme d’analyse à travers lequel vérifier, dans chacun des cours, que nous sommes en cohérence avec ces éléments. La première réflexion, c’est la constitution d’un référentiel de compétences à acquérir pour nos étudiant·es. Et la deuxième est une réflexion métier : demain, des métiers vont changer, alors que fait-on ? Comment former à ces nouveaux métiers ? The Shift Project nous fournit une hauteur de vue intégrée à notre structure.

L’objectif de Gaïa vise-t-il aussi les entreprises ?

À partir de septembre, nous développerons des modules d’e-learning à destination des entreprises et des formations à la carte qui donneront le moyen des entreprises de pivoter et d’engager des changement majeurs. L’accompagnement et l’incubation de start-up sont encore à l’étude. Avant tout parce que, pour bâtir un incubateur cohérent, il nous semble essentiel qu’on mesure les impacts générés et/ ou évités. C’est pour cela qu’on lance le laboratoire Impact Lab, qui va mesurer les impacts dans les multiples secteurs d’activité.

Propos recueillis par Adam Belghiti Alaoui

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