Partout dans le monde, la cause écologique interpelle. Si les consommateurs agissent en conséquence, les entreprises et entrepreneurs ont donc tout intérêt à se lancer sur le filon de l’économie durable et positive pour l’environnement. Petit tour d’initiatives d’écoresponsabilité inspirantes.
France Ecotree : l’investissement en nature
Investir dans un arbre situé en pleine forêt, c’est désormais possible grâce à la start-up française Ecotree, lauréate 2020 du challenge Fintech for Tomorrow, qui récompense les start-up de la finance contributrices à la transition écologique pour réduire l’impact environnemental du secteur de la finance. L’idée d’Ecotree, valoriser économiquement et écologiquement les 1 000 hectares de massifs forestiers qu’elle possède en France. Pour un montant de 15 à 75 euros, vous achetez un arbre dont le taux d’absorption de CO2 sera estimé et valorisé, en plus des revenus créés par la vente du bois, prélevé de manière raisonnable ou une fois la maturité de l’arbre atteinte. Ecotree vise également les entreprises, avec une offre qui leur est destinée, offrir un arbre comme cadeau d’entreprise.
Intérêt : côté business, Ecotree répond parfaitement à un besoin grandissant en termes de politiques de RSE. La société d’outillage Würth a par exemple établi récemment un partenariat avec Ecotree qui prévoit que pour chaque contrat de gestion de déchets signé par les clients de Würth, un arbre sera planté et valorisé.
Suède #PlantForLife, reforestation dans le métavers
Dans le jeu-vidéo Minecraft, véritable monde alternatif piblié par la société suédoise Mojang Studio, une drôle de campagne nommée #PlantForLife a été lancée grâce à un partenariat entre Microsoft France et la Fondation Yves Rocher. Le concept est simple, chaque arbre créé dans le jeu, sur un serveur dédié, sera un arbre réellement planté par la fondation Yves Rocher sur l’une de ses plantations. Une fois que vous avez créé votre arbre virtuel, il sera placé dans une forêt – toujours virtuelle – avec les créations des autres joueurs. Seule limitation, cette forêt ne dépassera pas les 100 000 créations, et donc les 100 000 arbres plantés par Yves Rocher et sa fondation.
Intérêt : cette campagne #PlantForLife semble avoir trouvé un bon moyen de sensibiliser à l’écologie et à la déforestation tous ces jeunes qui passent leur journée devant la console. Si cette campagne est aussi un joli coup de com pour Microsoft et la fondation Yves Rocher, ce n’en est pas moins un coup à valeur écologique.
Pays-Bas Hydraloop, station d’épuration personnelle
Est-il raisonnable d’utiliser de l’eau potable pour arroser son jardin ou pour remplir le fond de la cuvette des WC ? Rien n’est moins sûr si l’on écoute les créateurs de la start-up Hydraloop, créée par un couple d’entrepreneur·es sensibilisé·es à la cause climatique et au gaspillage. Dans leur garage, il et elle ont mis au point un système – pas plus gros qu’un frigo – à même de récupérer et traiter les eaux usées de la douche ou du lave-vaisselle pour les réutiliser dans les toilettes, le lave-linge, ou encore le jardin. La machine se branche directement au système de plomberie. Ses créateurs affirment économiser quelque 75 000 litres d’eau par an, pour un foyer de quatre personnes. Depuis que l’hydraloop a reçu le prix « Best of the best » au CES 2020 à Las Vegas, l’entreprise enregistre aujourd’hui des chiffres de croissance à deux zéro.
Intérêt : dans certains secteurs comme celui de la consommation d’eau potable, beaucoup de choses restent à lancer pour endiguer un gaspillage massif. L’opinion publique accepte aujourd’hui volontiers d’avoir de l’eau recyclée pour aller au fond des toilettes, mais pas sûr qu’il en soit de même pour l’eau de la douche ou du bain…
États-Unis Converse : la pompe écoresponsable
Les grands fabricants du secteur vestimentaire l’ont désormais bien compris, ils vont devoir fournir des efforts pour se maintenir à flot face à une forte tendance à l’achat de seconde main et aux fringues écoresponsables type Veja, l’un des précurseurs en la matière. C’est ainsi que la célèbre marque américaine Converse a lancé son programme Renew, à travers lequel l’écologie revient au centre de ses préoccupations. L’on achète désormais une paire de Chuck Taylor qui respecte l’environnement, fabriquée à partir de bouteilles en plastiques usagées ou à partir de toile recyclée. Malheureusement, ce n’est pas toute la gamme de la marque à l’étoile qui est concernée, seulement trois modèles présentés en coloris variés. Il reste encore des efforts à faire.
Intérêt : les marques ont tout à gagner par le choix de l’écoresponsabilité, comme améliorer leur image auprès d’une population de plus en plus sensible à la cause écologique, mais aussi toucher une nouvelle catégorie d’acheteurs qui ne trouvent pas de pompes écolos aussi cool que des Chuck Taylor.
Espagne Novameat : la barbaque imprimée en 3D
Dans certains domaines, comme celui de l’alimentation, il semble que la réalité soit clairement en train de rattraper la fiction. La start-up Novameat fut fondée en 2018 avec une idée en tête : créer de la fausse viande grâce à une imprimante 3D. L’objectif affiché par Giuseppe Scionti, le fondateur visionnaire de Novameat, est clair, « le système d’élevage actuel est insoutenable pour notre environnement […] Je souhaite que nous ayons dans le futur un système d’approvisionnement de nourriture différent, plus sain, plus efficace et plus soutenable pour l’environnement. » La dystopie alimentaire du film L’aile ou la cuisse, qui mit en scène un Louis de Funès désabusé se promenant dans une usine Tricatel en train d’imprimer poulets et poissons semble désormais une réalité en passe de conquérir nos assiettes, pour le bien de l’écologie. Mais aussi pour le plus grand désespoir de la gastronomie française.
Intérêt : la question est claire, la production de viande « naturelle » est très polluante et nous en mangeons trop. Mais alors, faut-il essayer d’en manger moins ou en créer de la fausse ? Novameat a fait son choix.
Jean-Baptiste Chiara