L’éconologie se positionne toujours plus au centre de l’attention des consommateurs, et donc des projets entrepreneuriaux ou politiques. De l’architecture écopositiviste imaginée par le Chinois Yu Kongjian, jusqu’au projet Aquaverse à NFT pour la dépollution des océans, les initiatives positives tentent de rééquilibrer les grandes entreprises de démolition de la planète.

France Des NFT pour dépolluer les océans ?

Conspués par à peu près tous les réacs antinumérique, les NFT (Non fungible tokens, jetons non fongibles) n’ont pas meilleure presse chez les défenseurs de l’écologie. En cause, et à juste titre, l’empreinte carbonique déplorable de cette nouvelle technologie blockchain dont tout le monde parle. Mais certains projets comme Aquaverse promettent déjà un inversement possible de la tendance. Il s’agit de lever 1,5 million d’euros grâce à la vente de 9 999 NFT, images des « gardiens de l’Aquaverse ». Les fonds accumulés financeront deux bassins d’aquaculture dans lesquels seront cultivées des éponges de mer – fantastiques dépollueurs naturels. Ces éponges financées par NFT seront ensuite réparties dans les océans du monde entier pour filtrer métaux lourds et plastiques. Question : quel est le rapport bénéfice-risque ?

Intérêt: Comme dans tous les domaines, il faut peser le pour et le contre avant de catégoriser définitivement une nouvelle technologie comme bonne ou mauvaise. Si le secteur des cryptos a encore du boulot devant lui pour devenir moins polluant, Aquaverse laisse entrevoir les opportunités d’un potentiel marché du NFT plus écolo compatible.

Royaume-Uni Le nudging : la manipulation pour la bonne cause

La Nudge Unit, créée en 2010 sous l’impulsion de David Cameron – Premier ministre britannique d’alors –, est un groupe particulier qui promet d’influencer nos comportements, notamment pour le bien de l’écologie, grâce à la pratique du « nudge », synonyme de « coup de pouce » en français. Le nudge utilise les progrès de la science comportementale pour nous pousser insidieusement à prendre des décisions. Par exemple, lorsque l’on place des LED de couleur sur des escaliers qui vont produire une note de musique à chaque pas afin de nous inciter à prendre les escaliers au lieu de l’escalator. Chez Google, on a par exemple réduit la taille des assiettes pour inciter les employés à moins manger…

Intérêt : quelle est la limite de l’acceptable en matière de manipulation des comportements à l’heure où les réseaux sociaux et les algorithmes nous prennent par la main à chaque instant de nos vies. To nudge or not to nudge ? Telle est la question.

Chine L’urbanisme éponge

Face à une montée des eaux inéluctable partout sur la planète, deux réactions : combattre, protéger, style Barrage contre le Pacifique à la Duras, ou considérer que la marée pourrait se montrer bénéfique, essayer de travailler avec elle. C’est cette deuxième option qu’a choisie l’urbaniste et architecte Yu Kongjian, pour qui « nous devons considérer l’eau comme une ressource précieuse, pas comme notre ennemie ». Avec son agence Turenscape, il imagine des espaces extérieurs qui agissent comme des éponges histoire d’atténuer la montée et de rediriger les flux afin de les stocker, ou de les utiliser à bon escient. Jardins sur les toits pour retenir les précipitations, trottoirs absorbants et systèmes de drainage sont les meilleurs barrages de Yu Kongjian, architecte des villes éponges. Un urbaniste en harmonie avec les éléments.

Intérêt : collaborer avec la nature plutôt que de la combattre, telle est la leçon à retenir du travail de Yu Kongjian. Très raillé au début de sa carrière, le Chinois est aujourd’hui encensé et ses projets fleurissent comme des champignons. Paris ville éponge 2032 ?

Allemagne Greenpeace président ?

Il faut croire que le gouvernement du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz voulait résolument se tourner vers l’écologie. C’est en tout cas ce que montre la nomination de Jennifer Morgan – dirigeante iconique de Greenpeace International – au poste d’ambassadrice allemande pour le climat. Un « signal important » d’après la ministre des Affaires étrangères du pays, qui présente déjà cette nouvelle recrue comme son bras droit. Passée par la WWF ou encore le World Ressource Institute, la nouvelle Dame Écologie de l’Allemagne à la sauce Greenpeace laisse en tout cas entrevoir de grands espoirs. Un bon coup politique ?

Intérêt : Si la comparaison a de quoi s’avérer quelque peu aventureuse, on souhaite toutefois à Jennifer Morgan plus de chance que n’en aura eu notre furtif ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. Mme Morgan nous fera-t-elle voir le « vert » à moitié plein ou à moitié vide ?

Jean-Baptiste Chiara

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