Le 6e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (195 pays), publié le 28 février, dresse un tableau alarmant des impacts du réchauffement climatique. Rédigé par 270 scientifiques à partir de l’analyse de 34 000 études, il se montre bien plus inquiétant que celui publié en 2014 par le même groupe. Sécheresse, inondations, hausse des températures… La liste est longue. Certains dégâts sont irréversibles, d’autres non. António Guterres, secrétaire général des Nations unies, décrit un « atlas de la souffrance humaine ».

Pourtant, malgré les perspectives sombres du Giec, l’auteure numéro 2 du rapport, la Française Nathalie Hilmi, émet des hypothèses plus optimistes.

Les nouvelles générations sont très sensibles à ces questions environnementales, elles en feront ellesmêmes un thème de société de premier plan. Il faut que la lutte contre le réchauffement climatique soit intégrée comme un facteur incontournable lors de tout nouveau projet. Que ce soit sur de la construction de bâtiment, d’infrastructure ou la gestion des transports par exemple. Lu dans le rapport

Le texte parle de certains dégâts irréversibles. Notamment ceux causés par les émissions de gaz à effet de serre (charbon, pétrole, gaz). Les expert·es démontrent que même si le réchauffement reste inférieur à 1,6 degré d’ici à 2100, 8 % des terres agricoles actuelles deviendront inadaptées au climat. Les conséquences humaines seraient, elles aussi, désastreuses : en Afrique seule, un million d’enfants sont susceptibles de souffrir d’un retard de croissance et 183 millions de personnes supplémentaires vont endurer la faim d’ici à 2050. Les scientifiques répètent que des mesures doivent être prises rapidement pour limiter le réchauffement à 1,5 degré, mais leur alerte est à ce point peu suivie d’effets que les prévisions catastrophiques n’arrêtent pas d’empirer : 3, 4, 5° ! Or, en « investissant dans l’adaptation maintenant, le monde évitera des investissements plus importants à l’avenir, l’adaptation peut reconstruire et renforcer la nature, tout en réduisant les risques et les dommages climatiques ».

Les pays les plus vulnérables sonnent l’alarme

Les pays en développement lancent l’alerte et appellent à la mise en place urgente de nouveaux financements. Ce rapport cauchemardesque fait, par exemple, partie intégrante du quotidien des habitant·es du Kenya. Au total, plus d’1,4 million d’animaux sont morts à cause de la sécheresse dans le pays. Ce qui prive des milliers de familles de nourriture… Au Bangladesh, la montée des eaux engendrée par le réchauffement climatique impacte fortement le pays. Aux Maldives, une plage artificielle a été montée sur l’île de Malé, des cylindres en béton, implantés un peu partout sur le littoral, tentent de freiner l’érosion. Dans cette région où la majeure partie du territoire n’excède pas 1 mètre d’altitude, on craint évidemment la menace de la montée des eaux.

Petite lumière dans ce panorama apocalyptique, l’espoir laissé par Nathalie Hilmi, économiste environnementale. La corédactrice du rapport estime qu’une convergence d’efforts et une implication des acteurs de la finance pourraient encore atteindre l’objectif de 1,5 ou 2° d’ici à 2030 puisque les entreprises ont tout à gagner à investir dans le « Net zéro » (la neutralité) grâce aux pourvoyeurs de capitaux. Il faudrait investir aujourd’hui 127 milliards par an sur le plan mondial pour contenir le réchauffement climatique. Nathalie Hilmi ne dit pas si elle a pris en compte les objectifs dramatiquement opposés d’un Poutine…

Marion Mouton

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