La France pollue. L’impact des déchets sur le climat en France est évalué à environ 4 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais elle n’est pas la seule. Dans le monde, le coût environnemental des déchets est astronomique et pourrait être largement réduit.

Environ un produit acheté en grande surface vaut un déchet voire plus. Chacune de nos actions quotidiennes valent un déchet voire plus. Il est aujourd’hui vain de penser que nous ne sommes pas responsables du changement climatique. Nous sommes la première source de pollution.

Même si pour beaucoup les efforts pour maintenir la planète sont conséquents, cela ne suffit pas. Notamment parce que nos modes de consommation sont différents. Pour un environnement plus durable, chaque acteur de la société doit être impliqué.

Mais il est vrai que sur le territoire, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne. En effet, de nombreuses communes n’ont pas les mêmes installations en termes de recyclage des déchets. Dans certains coins reculés, les poubelles pour le plastique ainsi que celles pour le verre sont inexistantes. Ce qui, de fait, rend la tâche du tri plus compliquée.

Alors que le gouvernement vient de mettre en place la poubelle de déchets organiques obligatoire dans chaque maison, la gestion des déchets est au cœur des discussions. Mais dans le détail, combien ces déchets coûtent-ils à la planète ?

Le système des déchets

Pour comprendre l’impact des déchets sur l’environnement, remontons à la source. Si nous avons toujours plus de déchets, c’est parce que nous produisons un grand nombre d’entre eux. La surconsommation qui a gagné le monde entier pousse la planète dans ses retranchements.

Mais la faute réside également dans la gestion de ces déchets. C’est justement parce que celle-ci est défaillante que l’environnement va mal. En effet, lorsqu’un déchet est jeté dans la poubelle qui lui convient, celui-ci peut être recyclé. Dans le cas contraire, il est d’office détruit. Ce qui engendre une pollution bien plus importante qu’elle ne l’est déjà.

Pour rappel, la disparition des déchets se fait de deux manières : par l’incinération ou par enfouissement dans le sol. Ils deviennent ainsi sources de pollution des sols, des nappes et de l’air. Outre l’incinération, les gaz à effet de serre (GES) produits par les déchets proviennent du processus biologique provoqué par la décomposition des déchets organiques. Et cette même décomposition engendre des émissions de méthane qui représentent 87 % des émissions de GES du secteur.

Pas de progrès ?

Du côté des chiffres, la France n’est pas la meilleure. L’impact des déchets sur le climat est évalué à environ 4 % des émissions de GES. En tête, le secteur du transport qui représente 32 % des émissions, derrière l’agriculture à 19 %, l’industrie à 18 %, le bâtiment à 16 % et la production d’énergie à 11 %, selon les chiffres de Statista en 2022.

Si la gestion des déchets pollue moins que d’autres, son impact sur la planète ne reste pas moins conséquent. Les déchets représentent près de 20 % des émissions de méthane dans le monde et sont responsables de près de la moitié du réchauffement climatique.

Néanmoins, on observe des progrès en termes de diminution des GES. D’après les chiffres du gouvernement, après une période de hausse dans les années 1990, les émissions du secteur sont en baisse depuis le milieu des années 2000 en France (-25,2 % entre 2005 et 2021).

Dans le monde, les déchets ne cessent de croître et pourraient passer de 2,3 milliards de tonnes en 2023 à 3,8 milliards de tonnes en 2050 (hors déchets industriels et de construction), d’après l’ONU. Une situation qui s’explique : beaucoup de pays pauvres n’ont pas de système de collecte et de tri des déchets, entraînant ainsi des inégalités.

Des solutions durables

La gestion des déchets comprend plusieurs étapes : la collecte, le tri, le transport, le traitement et la valorisation ou le recyclage d’un déchet. En amont de ce système : la prévention et la sensibilisation.

L’objectif des pouvoirs publics et des associations réside dans l’accompagnement des citoyens au quotidien. Dans leurs manières de consommer mais aussi de vivre : louer plutôt qu’acheter, éviter les produits à usage unique et les emballages, favoriser la qualité, opter pour la seconde main… Mais aussi des conseils pour encourager les citoyens à trier leurs déchets plastiques, cartons, verres et organiques.

En effet, le tri à la source des déchets alimentaires réduit la contamination avec le plastique et le verre. Pour cela, il suffit de se munir d’une poubelle dédiée aux aliments ou de les déposer dans une installation prévue à cet effet.

La réhabilitation des sites de décharge constitue également un enjeu primordial pour capter les émissions de méthane, en incluant des systèmes tels que des couvertures empêchant les gaz de s’échapper.

Pour aller plus loin, on peut imaginer à terme le développement de poubelles urbaines connectées ou intelligentes qui analysent et trient les déchets. La collecte des déchets par voie souterraine avec des bennes collectives reliées aux centres de tri par des tuyaux est également expérimentée dans certaines villes. Ou encore la valorisation des déchets en ville par le procédé de méthanisation qui les transforme en biogaz, permettant ainsi d’alimenter des foyers.

Que font nos voisins ?

La Finlande se classe parmi les premières en matière de développement durable d’après le score des Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU en 2022. Avec un score de 86,5/100, derrière le Danemark avec 85,6 et la Suède à 85,2. Un classement qui a été établi parmi les 193 États membres de l’ONU. La France arrive à la septième place avec un score de 81,2.

Les pays nordiques sont plus impliqués dans l’écologie, parce que cette logique durable est profondément ancrée dans leur culture. Et c’est le cas surtout des Suédois, champions du tri sélectif ! Ils arrivent à trier et à recycler quasiment tous leurs déchets, notamment grâce à une usine de tri nommée « Site Zéro » qui utilise de nombreux outils technologiques, dont l’IA, pour améliorer le recyclage du plastique.

Au bout du compte, chaque citoyen français devra fournir un effort supplémentaire pour réussir à tenir les engagements « zéro déchet », à l’échelle du pays mais aussi à l’échelle mondiale.

Clara Seiler

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