Dans le XVe arrondissement de Paris vient d’ouvrir La Villa-M, lieu hybride où se côtoient hôtel, services, salle de boxe et bureaux en coworking. Sa végétalisation et ses partis pris architecturaux low tech font souffler un vent d’Amazonie à Paris. Ses façades, jardins et terrasses sont constitués de plantes médicinales, de vivaces, d’herbacés, d’arbres fruitiers et autres plantes autochtones sélectionnés pour s’adapter au climat parisien.

Au rythme des saisons, promettent Thierry Lorente et Amanda Lehmann de Groupe Pasteur Mutualité, le propriétaire de l’endroit. « Sa végétation devient l’architecture la plus visible de Villa M, son bâtiment un organisme vivant. » À l’intérieur, la lumière des grandes baies vitrées baigne les espaces. Au premier étage, l’espace de coworking se marque de bureaux aux courbes arrondies, modulables grâce aux roulettes et aux cloisons mobiles. Chargé de l’ameublement, le créateur Philippe Starck a choisi un mobilier hétéroclite de tabourets troncs d’arbres, de fauteuils en forme d’œuf et de bancs en bois. Ce bâtiment novateur illustre l’essor du développement durable dans l’immobilier au cours des cinq ou dix dernières années. Les designs susceptibles d’améliorer les performances environnementales d’une entreprise sont de plus en plus recherchés.

L’immense marché des bureaux écologisés !

Les pratiques écologiques les plus répandues comprennent la sélection de lampes et d’équipements de bureau à faible consommation d’énergie, des revêtements de sol et de murs façonnés à partir de sources durables, comme le bois de récupération ou les matériaux de construction recyclés. Dans ces nouveaux bureaux, les architectes s’emploient à fournir un accès à la lumière du jour et une ventilation naturelle partout où elle se révèle possible. L’enjeu est d’importance, outre les économies générées, il a été prouvé que la lumière et la ventilation naturelles améliorent la santé et le bien-être des employés, ainsi que leurs performances…

Les investisseurs se réchauffent

Le réchauffement climatique est au coeur de la politique d’investissement de 75 % des investisseur·ses, révèle l’enquête mondiale sur le climat 2022 de Robeco. Le gérant néerlandais dresse un constat frappant : les investisseurs sont de plus en plus nombreux à envisager de désinvestir des sociétés pétrolières et gazières, jusqu’à passer de 11 à 22 %, soit le double au cours des deux prochaines années. Au-delà, cette enquête témoigne de la volonté accrue des portefeuilles à rechercher un impact de leurs actions sur le monde réel. Ils adoptent l’investissement ciblé au travers de thèmes liés à la durabilité tels que les énergies renouvelables ou les technologies vertes.

De plus, ils plébiscitent désormais l’actionnariat actif : 73 % considèrent que le vote aux assemblées générales des sociétés dont ils·elles sont actionnaires est une action « centrale ou importante » dans leur stratégie ESG, contre 54 % il y a deux ans. De quoi réjouir Nathalie Hilmi, corédactrice du rapport du Giec, qui voit dans les investissements de transition écologique la clé de la limitation du réchauffement (lire l’article complémentaire).

Pierre-Jean Lepagnot

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