Ils sont militants, scientifiques, journalistes… et ont fait de la cause environnementale leur combat quotidien. Parce qu’en France aussi, nous avons des figures engagées dans la lutte climatique et la transition énergétique ! Zoom sur dix personnalités françaises qui ont fait de la sauvegarde de la planète leur raison d’être.

Les personnalités retenues apparaissent par ordre alphabétique

Arthur Auboeuf, l’innovation au service de la planète

Adapter l’économie à la réalité climatique. C’est l’ambition d’Arthur Auboeuf. Pourtant, rien ne l’y prédestinait ! Passionné de ski et de nature, Arthur Auboeuf grandit dans un petit village du Jura. Il fait des études pour devenir professeur de sport et profite de son temps libre pour créer des communautés sur Facebook, autour de sujets comme le sport, la musique et l’humour. Le succès est tel qu’il lance un média pour les rassembler.

En 2017, il rejoint le « Tik Tok européen », Triller. « C’était sympa, mais ça manquait de sens. Ma raison d’être, depuis toujours, c’était la nature. Et quand je rentrais dans mon Jura natal, je pouvais constater les dégâts causés par le dérèglement climatique ».

En 2019, avec deux amis, il lance Time for the Planet, une entreprise à mission, qui se définit comme « mouvement citoyen » dont le but est de lutter contre le changement climatique en France et à l’étranger. « On détecte des innovations qui sont capables de décarboner l’économie de manière conséquente et structurelle, et on les aide à se déployer en open source ».

En septembre 2024, Arthur Auboeuf publie Le Meilleur est Avenir, un ouvrage qui prône l’optimisme !

Féris Barkat, le pragmatique

Faire le lien entre les banlieues et la question climatique. C’est le pari audacieux de Féris Barkat. Au départ, l’environnement est loin de faire partie de ses préoccupations. Un premier déclic intervient lorsqu’il entend parler de changement climatique en classe de Terminale, en cours de philosophie. Puis, lors de ses études à la prestigieuse London School of Economics, il approfondit le sujet au fil de ses lectures. Il développe alors le sentiment de devoir agir contre les inégalités climatiques. Lorsque sa mère décède des suites d’un cancer, il commence à s’intéresser au lien entre santé et environnement.

En 2022, à seulement 20 ans, Féris Barkat cofonde l’association « Banlieues climat » qui a permis l’ouverture de la première « école populaire du climat » à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, fin octobre 2024. Une formation conçue « par et pour les premiers concernés ». L’objectif ? Que les quartiers populaires se réapproprient les enjeux climatiques.

La formation, certifiée par le ministère de l’Enseignement supérieur, avait déjà touché plus de 200 jeunes en deux ans.

Hugo Clément, journaliste lanceur d’alerte

C’est l’un des chefs de file des enjeux climatiques actuels. Avec notamment 1,6 million d’abonnés sur Instagram, Hugo Clément fait partie des journalistes les plus suivis de France. Il commence sa carrière sur France 2, avant de devenir une figure récurrente du Petit journal, puis de Quotidien. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le bien-être animal et le végétarisme.

En décembre 2018, avec l’association L214, il publie la vidéo d’un abattoir qui tue des chevaux de course une fois leur carrière hippique terminée. En 2019, il est à la tête de l’émission « Sur le front », diffusée sur France Télévisions. Une série d’émissions qui sensibilisent aux défis de notre écosystème, de la biodiversité au climat, en passant par la pollution.

En tant que journaliste, il estime que sa mission consiste à « enquêter sur les questions environnementales, révéler des informations que certains veulent cacher, qui ne sont pas connues du grand public ». Fin 2022, avec son associé Régis Lamanna-Roda, il lance Vatika, un média d’enquête environnementale qui invite ses abonnés à passer à l’action.

Camille Étienne, l’enfant des Alpes

Elle est jeune, engagée et déterminée. Née à Grenoble en 1998, Camille Étienne grandit dans un village alpin à 1 600 mètres d’altitude, entourée par des grands-parents agriculteurs et des parents montagnards. Elle est élevée avec l’idée « que les légumes ultra-transformés sont pires que la cigarette ».

Dans le cadre de ses études, Camille Étienne quitte son village natal pour la capitale. Étudiante en bi-cursus à Sciences Po Paris et à la Sorbonne, elle devient présidente de la section étudiante d’Amnesty International et crée le collectif « Avant l’orage », pour rapprocher l’art et l’écologie.

En mai 2019, elle donne une conférence TEDx appelant à revoir nos modèles agricoles. Un an plus tard, « Avant l’orage » publie une vidéo intitulée « Réveillons-nous ! ». Rapidement, le clip, qui alerte la jeune génération sur l’urgence climatique, enregistre des millions de vues. En juin 2021, aux côtés de Cyril Dion et de l’eurodéputé Pierre Larrouturou, Camille Étienne porte plainte contre cinq ministres, pour leur inaction face au changement climatique.

Aujourd’hui, la jeune activiste plaide pour la création d’un Conseil écologique, « pour que nos lois soient conformes aux limites planétaires ».

Maud Fontenoy, navigatrice engagée

Maud Fontenoy a passé plus de temps en mer que sur terre. Âgée d’une semaine à peine, elle embarque sur le voilier familial et passera les quinze premières années de sa vie au large. Elle est formée à l’art de la navigation, ainsi qu’à la connaissance de la nature et de la mer.

À 25 ans, l’appel de l’océan est trop fort, Maud retourne, seule, voguer sur les flots. En 2003, elle réalise une traversée de l’Atlantique Nord à la rame, sans assistance. Une première féminine. Deux ans plus tard, elle réitère cet exploit dans le Pacifique, entre le Pérou et les îles Marquises. La même année, elle est élue « personnalité de l’année » par le Time Magazine.

Toujours en 2007, Maud se lance depuis l’île de la Réunion pour le tour du monde à contre-courant, à la voile et sans assistance. En novembre 2024, Maud Fontenoy a sorti sa série-documentaire, « Bleu : un océan de solutions », sur Canal +, qui explore le rapport à l’océan de différentes populations du monde. L’objectif est de « faire le lien entre l’eau et l’Homme ». Elle a également créé sa propre fondation pour avertir et éduquer sur la protection de la nature : « la planète bleue n’est pas une planète de rechange. »

Jean-Marc Jancovici, la « rockstar » de l’écologie

Il est l’un des créateurs du bilan carbone. Diplômé de l’école polytechnique, Jean-Marc Jancovici est ingénieur. Reconnu pour son expertise sur les sujets énergie-climat, il travaille depuis les années 2 000 sur la prise en compte de la contrainte carbone par les entreprises et les organisations.

En 2007, il cofonde avec l’économiste Alain Grandjean le cabinet de conseil Carbone 4, qui vend des bilans carbone aux entreprises. Il est également le président et le fondateur du think thank « The Shift Project », qui a vu le jour en 2010. Une association d’intérêt général qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone.

Jean-Marc Jancovici est aussi enseignant à Mines ParisTech. Véritable rockstar de l’écologie, il cumule 1,2 million d’abonnés sur LinkedIn et possède une chaîne YouTube suivie par plusieurs centaines de milliers de personnes.

Selon une étude menée entre 2017 et 2022 par le chercheur Albin Wagener, et basée sur l’analyse de près de 90 000 commentaires postés sur les réseaux sociaux, Jean-Marc Jancovici est la figure écolo qui anime le plus les débats des internautes. Depuis 2018, il est membre du Haut conseil pour le climat.

Jean Jouzel, scientifique optimiste

Il fait partie des scientifiques mondialement connus. Ses travaux ont été récompensés par des distinctions dont la médaille d’or du CNRS et le prix Vetlesen, considéré comme le « Nobel des Sciences de la Terre et de l’Univers ».

En 1968, Jean Jouzel sort diplômé de l’école supérieure de chimie industrielle de Lyon, avant de poursuivre un DEA de physique-chimie. En 1994, il intègre le Groupe d’experts international sur l’évolution du climat (Giec), en tant qu’expert du premier groupe de travail.

De 2002 à 2015, il devient vice-président du Giec et co-lauréat du prix Nobel de la paix en 2007. Jean Jouzel est aussi membre associé de l’Académie des Sciences des États-Unis.

Devant l’auditoire du Climat Libé Tour à Dunkerque, le 22 novembre 2024, Jean Jouzel a rappelé que, face à l’urgence climatique, seule l’action compte et que le pessimisme n’a pas sa place. « Ce qui est proposé par la transition écologique est plutôt attractif, en termes de mode de vie (…). Il faut continuer à innover, mais au service de la neutralité carbone », a-t-il préconisé.

Il est également le parrain de la Tournée du Climat et de la Biodiversité, depuis 2023.

Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue sur tous les fronts

Ses recherches portent principalement sur la variabilité climatique, l’évolution des climats passés et leur impact sur le climat futur. Valérie Masson-Delmotte est diplômée de l’école centrale des arts et manufactures de Paris en 1993. Trois ans plus tard, elle devient docteur en énergétique, physique des fluides et des transferts.

Dans la foulée, Valérie Masson-Delmotte est embauchée au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) où elle travaillera, entre autres, avec Jean Jouzel. En avril 2010, elle lance « l’appel des 600 », dénonçant les propos climatosceptiques du ministre Claude Allègre.

De 2015 à 2023, la paléoclimatologue et directrice de recherche au CEA, co-présidera le groupe n°1 du Giec, sur les bases physiques du changement climatique. Dans un ouvrage intitulé Face au changement climatique, elle publie un résumé des enjeux liés à la lutte climatique.

Membre du Haut Conseil pour le Climat, elle est également aujourd’hui vice-présidente du comité Éthique en commun qui vise à examiner les questions éthiques que peuvent soulever les recherches en France et à l’étranger.

Eva Morel, lutter contre la désinformation climatique

D’octobre 2020 à septembre 2024, Eva Morel était la collaboratrice parlementaire de la députée Renaissance, Sandrine Le Feur, dans la quatrième circonscription du Finistère (Bretagne).

En parallèle de son activité parlementaire, en mars 2022, elle cofonde l’association QuotaClimat, dont elle est la secrétaire générale aujourd’hui. L’objectif ? Sensibiliser les médias et améliorer le traitement de l’urgence écologique dans l’espace médiatique.

Eva Morel et son équipe ont constaté que les sujets climatiques n’occupaient qu’entre 2 et 5 % de l’espace médiatique lors de la campagne présidentielle française de 2022. Un constat alarmant.

En tant que collaboratrice parlementaire, elle a observé le manque de préparation des responsables politiques face à ces enjeux, et souligne la part de responsabilité des journalistes qui ne les questionneraient pas, suffisamment, sur ces sujets.

QuotaClimat a rédigé une proposition de loi pour assurer un meilleur traitement des enjeux climatiques. Parmi les mesures proposées : généraliser la formation initiale des enjeux écologiques aux étudiants en journalisme via l’adoption d’une convention collective.

Lucie Pinson, l’écologie par la finance

La mission de Lucie Pinson ? Verdir la finance. Vaste chantier. Issue d’un milieu ancré à gauche, l’engagement associatif et militant font partie de son ADN.

Après une expérience en Afrique du Sud, elle rentre en France et rejoint le mouvement altermondialiste. Elle réalise un stage au sein de l’association internationale de techniciens, experts et chercheurs (AITEC), où elle découvre l’importance des questions financières dans les problèmes de développement.

Depuis 2013, elle s’attaque au charbon et aux financements de cette énergie, avec l’ONG « Les Amis de la Terre ». Cet engagement part du constat selon lequel les principales banques françaises financent des activités dont les émissions de CO₂ sont équivalentes à huit fois celles de la France (Oxfam France).

En mars 2020, Lucie Pinson fonde l’ONG « Reclaim France » pour mettre la finance au service de la planète. Banques, assurances, fonds d’investissement, « ils jouent tous un rôle clé. Sans eux, aucun forage, aucun pipeline ne peut voir le jour », souligne la militante.

La même année, elle remporte le prix Goldman, considéré comme « le prix Nobel de l’environnement ».

Sans oublier

Évelyne Dhéliat

Cheffe du service météo chez TF1, présentatrice

Cyril Dion

Réalisateur, militant écologiste, directeur de « Colibris, mouvement pour la terre et l’humanisme »

Swann Périssé

L’humoriste écolo, créatrice du podcast « Y’a plus de saisons »

Mathieu Vidard

Animateur de l’émission « La Terre au Carré » sur France Inter

Sylvain Waserman

Président de l’Agence de la transition écologique (Ademe), ancien député

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