Dans l’industrie du business travel, la demande b to b de voyages responsables s’est vue multipliée par dix.
Un rapport Belvera b to b consacré au développement durable et présenté lors du forum A World For Travel à Evora au Portugal en septembre révèle que seules 17 % des 350 entreprises analysées disposaient d’un rapport de développement durable. Et 3 % seulement présentent clairement le développement durable sur leur site. Paradoxalement, dans l’industrie du voyage d’affaires, la demande b to b de voyages responsables s’est vue multipliée par dix. Pour attirer à nouveau, ce secteur qui peine à se relever de la crise doit se réinventer.
46 % des gestionnaires de voyages affirment que la durabilité est le plus gros point faible de leur politique de mobilité
Un autre rapport publié par SAP Concur présente un index des voyages d’affaires durable*. Les conclusions se révèlent instructives : 63 % des voyageur·ses d’affaires français·es contournent la politique et certains budgets voyage de leur entreprise pour voyager plus… durablement. La quasi-totalité des sondé·es (99 %) se déclarent prêt·es à consacrer plus de temps à leur voyage si sa « durabilité » en est améliorée.
Réduction des déplacements et baisse de l’empreinte carbone
En 2020, l’attention des travel managers s’est focalisée sur la sécurité sanitaire. Quitte à laisser de côté les problématiques environnementales. On comprend le sens de l’urgence. Mais le sujet « environnement » redevient d’actualité. Face aux attentes des collaborateurs, ces gestionnaires de voyages prennent conscience des failles dans les politiques actuelles des entreprises. 46 % d’entre eux·elles affirment que la durabilité est le plus gros point faible de leur politique de mobilité. Au cœur des priorités désormais, la réduction des déplacements et la baisse de l’empreinte carbone.
Des pistes pour inciter aux bonnes pratiques
Comment convertir les entreprises au « tourisme » vert ? 48 % des sondé·es considèrent les procédures de compensation carbone comme le meilleur moyen d’incitation. Les réponses mentionnent également le partage des meilleures pratiques (47 %), la proposition de meilleures options tels les surclassements, les avantages financiers ou la possibilité de combiner affaires et loisirs. Proposer de nouvelles options et des incitations fiables en matière de compensation carbone constitue le premier des cinq engagements proposés par les participants au Forum A World For Travel.
Cette solution passe par l’adoption d’un calculateur de l’empreinte carbone commun à tout le secteur. Des incitations fiscales et des investissements publics dans des plans plus propres sont également déterminants pour convaincre les utilisateurs. Pour les décideurs et travel managers, la création d’outils d’évaluation de la durabilité des options de voyage et d’hébergement constitue la méthode d’incitation la plus efficace. Toutefois, la durabilité du voyage ne doit pas se faire au prix d’une perte de confort et d’un temps de planification plus long. Ces deux aspects constituent les principaux facteurs à même de décourager les voyageurs d’affaires, selon l’étude SAP Concur.
Marie Bernard
* Premier index des voyages d’affaires durables publié par SAP Concur.