Êtes-vous prêt, cher lecteur, à modifier vos habitudes de vie pour sauver la planète ? C’est bien l’enjeu. Oui, à GreenID, nous pensons que les petits ruisseaux font les grandes rivières, fidèles à la théorie du colibri de Feu Pierre Rabhi. En clair, chacun doit agir selon ses moyens, sa puissance, là où il est, pour changer le visage du climat. Des gestes simples peuvent permettre de réduire l’empreinte carbone qui est la vôtre.
La question des matériels est évidemment cruciale
Avant d’entrer dans le vif du sujet, un point sur l’action de l’État. Elle n’est pas à la hauteur. En témoigne le « Guide des bonnes pratiques numériques responsables pour les organisations », publié par le gouvernement via un organisme public dédié, la NumEco (mission interministérielle numérique écoresponsable). Oui, ça existe… Publier un vade mecum à l’usage des entreprises est sans doute une bonne idée. Il n’y a qu’un malheur : le rapport en question fait… 114 pages ! Qui aura le temps de s’y plonger ? Heureusement, nous nous substituons au gouvernement pour vous donner quelques conseils beaucoup plus clairs et directs.
Premier conseil : inutile de céder à une course technologique à tout crin. Il n’est pas utile de remplacer votre appareil dès lors qu’un plus récent apparaît sur le marché. Les mises à jour permettent heureusement d’augmenter la durée d’utilisation effective d’un ordinateur, d’un téléphone portable. Par ailleurs, pour le matériel de bureau, on peut désormais opter pour des produits reconditionnés ; notamment via des sites comme Back Market, désormais bien connus des Français. C’est un gain de pouvoir d’achat et une mesure vraiment efficace pour lutter contre la pollution numérique. Si vous devez vous débarrasser de tel ou tel équipement technologique, n’oubliez pas les règles strictes qui encadrent leur recyclage.
Ecosia, Leviia… Des dispositifs éthiques à adopter sans plus attendre
Aussi, n’oublions pas les moteurs de recherche écologique comme Ecosia, le plus célèbre. Très ergonomique et agréable, protecteur de vos données personnelles, Ecosia se propose d’utiliser une partie de son chiffre d’affaires pour planter des arbres dans des zones en déforestation. Une action positive pour le climat qui ne vous coûtera aucun effort, sinon l’installation (gratuite et efficace) dudit moteur de recherche.
L’écologie passe aussi par l’hygiène numérique… Qui finalement se révèle aussi hygiène mentale. Inutile de stocker pendant des mois des milliers de fichiers qui ne vous servent plus à rien. Cela consomme beaucoup d’énergie, en plus de ralentir considérablement le fonctionnement de votre appareil. Place à la règle du « less is more » (moins, c’est plus). Ainsi, il est quasiment certain que vous y verrez plus clair dans vos affaires…
Toujours dans cette optique d’améliorer la charge écologique de vos données, il est conseillé de choisir un « cloud » écologique. Parlez-en à votre manager, votre entreprise. Certains d’entre eux, comme Leviia, s’engagent à utiliser l’énergie renouvelable dans leur production. Des alternatives intéressantes vers lesquelles se tourner.
La grande question des mails : point névralgique de nos efforts
« Infobésité. » Vous avez probablement entendu parler de ce terme qui renvoie à l’avalanche d’informations diverses et variées à laquelle nous devons faire face au quotidien. Figurez-vous qu’il existe désormais un Observatoire de l’Infobésité et de la collaboration numérique (OICN). Celui-ci conclut, grâce à des informations collectées par Mailoop, que le salarié moyen reçoit en moyenne 144 courriels par semaine. Selon ces chiffres datés de 2023, cela monte à 200 pour les cadres et 400 pour les dirigeants. Un vrai problème pour la productivité de notre économie… Et pour notre environnement, car les mails sont gourmands en émissions carbone ! Un mail de seulement 1 Mo correspond ainsi à 15 grammes de CO2 rejetés. Ce simple envoi équivaut à l’utilisation d’une ampoule durant 24 heures. N’oublions pas que la pollution numérique est désormais plus importante que celle du secteur aérien.
Alors, commençons par dire que le mail qui peut être évité doit l’être. Ce n’est peut-être pas la peine de se parler par courriel si votre destinateur se trouve dans la pièce d’à-côté… Ensuite, c’est évidemment du bon sens, on évitera quand on le pourra l’envoi de photos – extrêmement gourmandes en énergie.
N’oubliez pas de faire régulièrement le tri ! Osez appuyer sur la case « corbeille » ! « Je suis persuadée que d’ici à quelques années, quelqu’un qui ne nettoiera pas sa boîte mail, ce sera aussi choquant que les gens qui laissent leurs déchets en plan après un piquenique », indique au Figaro Édouard Nattée, fondateur de Cleanfox, un dispositif formidable qui vous aide à lutter contre les spams et les indésirables.
Pédagogie et communication
Si vous faites partie des Français qui ont des responsabilités, notamment au sein d’une entreprise… Montrez l’exemple ! Entraîner une communauté humaine – comme une entreprise – à changer ses habitudes n’a rien, vraiment rien d’évident. C’est pourtant le rôle des décideurs. Ils doivent « impulser », comme on dit aujourd’hui. Et parfois imposer de nouvelles règles en faveur d’un numérique durable. Cela peut passer par une charte des bonnes pratiques en interne, à délibérer en lien direct avec le comité d’entreprise. Il peut être utile d’opter aussi pour une politique de formation (n’oubliez pas le fameux compte CPF). De nombreuses initiatives sont disponibles en la matière. Rendez-vous d’ailleurs en mars prochain pour le désormais traditionnel « Digital Clean’up day », journée internationale de sensibilisation à cette question. Voilà une perche qui vous est tendue pour aborder cette question au bureau… Des manifestations auront lieu partout en France, chacun peut être force d’initiative.
Valentin Gaure








